Eduardo Martins : Un faux photographe a piégé des journaux du monde entier

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Le crime était parfait, l’histoire, complètement folle. Durant trois ans, celui qui se prénomme Eduardo Martins, et qui se présente comme un photographe et documentariste de guerre affilié aux Nations unies, originaire du Brésil, va berner des dizaines de médias en leur vendant des images volées. L’histoire, révélée par la BBC Brazil, concerne des agences comme Getty Images mais aussi des journaux tels le Wall Street Journal, Le Point..

L’homme, qui prétend avoir été sur les terrains les plus dangereux de la planète, comme la Syrie, l’Irak ou la bande de Gaza, publie également ses prétendues photos sur son compte Instagram, qui compte 120 000 abonnés et qu’il a supprimé depuis. Car le pot aux roses a été découvert.

Des photographes découvrent la supercherie

Le photographe de guerre Fernando Costa, est le premier à avoir découvert la supercherie. S’il tombe d’abord sous le charme du mystérieux Eduardo Martins et l’interviewe même pour son magazine, il déchante vite après avoir été contacté par deux journalistes. Ces derniers lui demandent s’il a rencontré « en vrai » Eduardo Martins. Pris d’un doute, Fernando Costa demande des comptes à son correspondant, qui lui répond alors : « Je suis en Australie. J’ai pris la décision de passer un an dans un van. Je vais supprimer tout ce qui est en ligne sur moi et je n’aurai pas Internet. »

Le 31 août, Fernando Costa dénonce dans un article le faux photographe. C’est alors qu’un second photographe, le Brésilien Ignacio Aronovich, entre en jeu. En découvrant l’article de Fernando Costa, il va mettre au jour la technique d’Eduardo Martins qui, en plus de voler les photos, en inversait le sens. La plupart des images ont été dérobées à l’Américain Daniel C.Britt.

Le photographe brésilien, Ignacio Aronovich, explique sur sa page Facebook comment un faux photographe procédait pour manipuler des images volées.

D’après SBS, les images d’Eduardo Martins étaient vendues 575 dollars l’unité sur Getty Images. L’agence n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer sur l’argent touché par le faux reporter. Ce dernier est désormais introuvable.