A partir de la fin des années 70, dans le contexte intellectuel de la pensée critique, de la déconstruction, puis du post-modernisme et de L’idée que l’Histoire serait achevée, est apparu le courant de l’art appropriationniste qui a notamment touché la photographie. Ces artistes font le constat qu’il n’y a pas de rapport immédiat au monde, que nous percevons le monde à travers des images qui sont déjà là, dans notre regard. De même, les images que l’on produit s’ajoutent et renvoient à celles qui existent déjà.
Plutôt que de chercher la nouveauté, ils font le choix de travailler à partir d’images préexistantes et de développer une approche critique qui remet en cause jusqu’aux notions oeuvre, d’original au de copie. Sherrie Levine le dit fort bien et avec humour: « Semblables à Bouvard et Pecuchet, ces éternels copistes, nous montrons le profond ridicule qui est, précisément, la vérité de la peinture, Nous pouvons seulement imiter un geste qui est toujours antérieur, jamais original. Successeur du peintre. le plagiaire ne porte plus en lui de passion, d’humeurs, d’émotions, d’impressions; il transporte plutôt cette immense encyclopédie dont il s’inspire » (Art and theorle, 1982). Four la série « Aller Walker Evans », cette artiste américaine a simplement replietographié plusieurs célèbres images du livre d’Evans et Agee, Louons mainierrant les grands hommes, qu’elle a signées de son propre nom.