A l’heure où les oeuvres traversent volontiers les frontières, les choses se compliquent encore si l’on considère les différences de droits nationaux. Si le droit français est largement centré sur les droits patrimoniaux et moraux de l’auteur, le droit américain est plus orienté sur la défense des intérêts des diffuseurs, et la notion de copyright prend peu en compte le droit moral de l’auteur. Une affaire récente a opposé aux États-Unis le photographe français Patrick Cariou à l’artiste américain Richard Prince, l’une des stars de l’appropriation art. Prince avait utilise 30 photographies de Cariou (sans son autorisation) pour une série de tableaux-collages. Condamné en première instance. l’artiste américain a vu le plaignant débouté en appel pour 25 des oeuvres La cour avait invoqué pour justifier cette décision la notion de « fair use ». Ce concept juridique, qui a gagné en importance ces dernières années aux Etats-Unis, permet de réemployer des éléments d’une oeuvre existante en toute légalité. La loi a sauvent un temps de retard sur les pratiques qu’elle est censée réguler.
L’avenir nous dira dans quel sens évolueront le droit et la jurisprudence, dans un contexte d’hybridation des médiums, de circulation intensive des images, de leur reprise permanente suries réseaux sociaux, et ou tout un pan de la photographie actuelle est largement référentiel.